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Ombre et Lumiere
21 août 2006

L'horloger

pierres_d_horlogerie           Je vais rendre un petit hommage aux horlogers, et vous allez comprendre pourquoi après avoir lu ce récit.

                Une loupe vissée à l'oeil, l'horloger est assis à l'établi, haut, recouvert de verre ; les épaules sont à la hauteur du plateau, les coudes écartés en position d'appui ; la tête est penchée, presque collée sur l'ouvrage. Sur l'établi, un assortiment de petits outils : brucelles (sorte de pinces fines et pointues), série de petits tournevis, limes, pincettes, potence, petit marteau, tiges en moelle de sureau pour le nettoyage des pièces... Les flacons d'huile, les pots de graisse voisinent avec le bocal d'essence de térébentine : autant de produits qui, mêlés au métal et à d'autres produits de nettoyage, donnent son odeur caractéristique à l'atelier que j'ai bien connu... A sa droite, un petit coffret avec plein de petits tiroirs dans lequel se trouve des pièces minuscules : ressorts de toutes taille, spiraux, roues, ancres, vis, verres de montres, etc...

                                      L'horloger "ausculte" la montre et détermine la cause de la panne. Le plus souvent, il lui suffit d'écouter, de palper le remontoir, de regarder les aiguilles pour établir son diagnostic. La réparation impose en règle générale le démontage complet ou la rectification des pièces abîmées, le nettoyage, la remise en huile et le graissage, puis le remontage, (et non pas souffler dans la montre comme beaucoup de monde le pense...) La partie la plus délicate est, à la fin du remontage, le réglage du spiral, organe qui assure les battements du balancier. Fin comme un cheveu, il doit s'enrouler bien à plat ; son extrémité doit prendre forme de façon bien précise ; le glisser dans ses points d'attache demande une précision toute particulière. L'opération s'effectue avec la pointe des brucelles, sous la loupe ; le moindre mouvement du coude signifie déformation du fil d'acier (fin comme un cheveu) ; le corps de l'horloger est tout entier mobilisé, à la fois détendu et sous un complet contrôle. Une montre rassemble en effet une moyenne de cent quatre-vingt pièces dont chacune exige un savoir-faire approprié. Ce métier est fait d'art mais aussi d'intelligence technique.

                                 Voilà, vous avez compris, il s'agit bien de mon père, qui fut "un vrai horloger". Oui hélas, les horlogers ont disparu de notre vue.

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Commentaires
M
Cette race d'hommes a pratiquement disparue...<br /> Tres bien pour votre article<br /> Alain MAROUBY
Z
Oui mon frère, c'est bien de parler de papa, de ce métier qu'il a apprit tout seul, alors qu'il fallait quatre ans d'apprentissage, il en était si fier, et il l'aimait tant ce métier. Il a passé toute son existence courbé sur son établi. Je me souviens lorsqu'il faisait tomber cette piece démoniaque <br /> " le spiral" il passait longtemps à quatre patte sur le plancher de son petit magasin, tout petit mais qu'il nommé affectueusement " son usine" je n'osais bouger à peine respirer c'était si important cette pièce, c'était des heures de travail pour la fabriquer sur son " tour " Ce vrai métier a disparu, du moins comme il était à notre époque, merci de l'évoquer et de rendre hommage à notre père.<br /> <br /> Bisous de ta soeur zibulinette
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