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Ombre et Lumiere
16 décembre 2006

L'amateur de lecture

                   Aujourd'hui je vais vous parler d'un lecteur. Il y a probablement plusieurs façons de lire un livre. La première consiste à lire pour son plaisir. Il y a des "lecteurs purs, qui lisent pour lire, non pour s'instruire, non pour travailler..." Même si une lecture absolument pure doit être rare.

                    La deuxième façon de lire un livre : le lire en sachant qu'après l'avoir lu, il faudra faire un "papier" _ un compte rendu. Favorable ou défavorable, ou carrément neutre. Précaution élémentaire : avoir un crayon à la main, pour souligner, ce qui plaît. Ce "papier" sera subjectif nécessairement : essayons. Je relis "donc" les phrases que j'ai souligné. Elles me plaisent toujours, mais, à elles seules, elles ne suffisent pas à rendre compte du livre. Ce que je voudrais décrire, c'est la peau du texte. Comment l'écriture m'a touché. Comme une main touche une nuque ou une autre main. Il y a dans la lecture, quand tout va bien, un plaisir vrai, continue. Mais quand il s'agit d'un livre qu'on lit pour la première fois, c'est bien rare d'éprouver, d'emblée, ce plaisir là. Aussi doit-on anticiper, faire un pari. On décrit le plaisir qu'on aura, plus tard, à la seconde lecture : ou bien, on ne se voit pas du tout relisant le bouquin. Car les livres, nous fâchent ou nous plaisent. Comme les gens.

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Commentaires
P
Mon cher Bastogi, j'ai lu ton commentaire avec un certain intérêt et je trouve dommage que tu ne lises jamais deux fois le même bouquin comme tu le dis car pour moi relire n'est pas lire une seconde fois. Un livre est comme une ville avec ses rues où les vitrines se suivent comme des mots. A la première lecture, on ne s'arrête pas également devant chaque étalage.<br /> Relire est aussi naturel qu'aimer. Les personnes qui n'aiment relire les livres qu'elles ont aimé me font penser à un fat qui dirait d'une femme : je l'ai déjà lu.<br /> <br /> En te souhaitant une très bonne année...
P
Pour répondre à ton commentaire, oui sûrement un lecteur a quelques "droits" sur un auteur. Mais il s'agit aussi de dire aux lecteurs la chance invraissemblable, par la seule lecture. Bien sûr, pour savoir écrire, il faut savoir lire, et pour savoir lire, il faut savoir vivre, alors le lecteur sera le lecteur qui vit d'une certaine façon, pas d'une autre, sinon il s'endormira ou il ne verra rien. Mais à supposer qu'il mène la vie, quelle qu'elle soit, qui convient pour se donner le regard de la lecture, alors, il est tout près. C'est un voile très mince. Il peut savoir. Il peut entrer dans l'histoire de l'humanité.<br /> <br /> J'achève cette petite réflexion en te souhaitant une très bonne année.
B
Bien que j'adore lire, je dois dire que je fais plutôt parti du second type de lecteurs que tu cites car je suis très pointilleux sur le choix de mes livres...<br /> Pourtant, je ne fais pas toujours le résumé des livres que je lis, tout dépend du sujet traité, et de si j'estime que j'arriverai à le faire partager avec mes mots à des lecteurs potentiels ...<br /> De plus, je ne lis jamais deux fois le même bouquin, et je ne surligne jamais directement sur le livre (sauf pour la poésie). Cela m'arrangerait pourtant bien des fois, mais je n'ose abîmer l'oeuvre de l'auteur (je reconnais que c'est un peu idiot, mais je suis comme ça)...
V
Bien sûr que le lecteur a "tous les droits", et peut-être même, comme il fut dit récemment sur un blog, lui seul décide des livres - et des auteurs ! Voilà qui en dit long... <br /> Mais pourquoi donc "un" lecteur ne pourrait-il être défini, pour une fois et à l'inverse, par l'auteur même, tel que celui-ci l'escompte ou l'espère un jour ? Le lecteur qu'est l'auteur même ne compte-t-il donc pas ? Et n'a-t-il à son tour nécessairement d'autre égard envers le lecteur qu'une même égocentrique souveraineté ?
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